autres

Et les autres…

Les inventeurs pour lesquels nous n’avons que peu de renseignements, pas d’image, simplement un écho dans la presse de l’époque. En voici quelques-uns :

• Alexander

Vers 1900. Inventeur américain. Utilise des caractères mobiles en forme d’L.

• Armengaud

V. Coptotype.

• Ballanche

Le major anglais Beniowski imagina un système de logotypes, puis un système de distribution dans lequel les espaces, en fer, étaient attirés par un aimant ; les cadrats, eux, étaient en bois et récupérés par flottaison…

• Balistotype

Machine inventée vers 1849 par Leblond (France).

• Beniowski

Le major anglais Beniowski imagina un système original pour distribuer les caractères et regarnir les magasins des machines à composer. L’empreinte de chaque lettre était frappée sur les 4 côtés et le pied de celle-ci, pour qu’on la reconnaisse sans avoir à la retourner, les bas-de-casse et les capitales étaient distinguées par une couleur. Les espaces étaient en fer et les cadrats en bois. Pour distribuer, on commençait par faire un « pâté »), sur un plateau. En passant un aimant on récupérait toutes les espaces. Puis on versait de l’eau dans le plateau, et les cadrats en bois, flottants, étaient enlevés. Il restait à trier les caractères, par leur couleur et leurs empreintes… Voir dans le même genre le dispositif de Davis.

• Bidet

Cet inventeur français, vers 1840, proposa un « Compositeur typographique mécanique », dont la conception rappelle celle d’une machine à écrire, mais qui permet le report sur une pierre lithographique.

• Bons

Vers 1899.
D’après le communiqué de presse de l’époque, cette machine, conçue aux États-Unis, serait « pour la composition des labeurs, ce qu’est la Linotype pour les journaux ». Elle composerait et distribuerait du corps 6 au corps 12, avec un seul opérateur. Il semble qu’elle utilise des caractères classiques, qui sont réutilisés après distribution.
Réf. : Les Archives de l’imprimerie, 1899.

• Brown

Owen Brown, Américain de Boston, conçut un appareil consistant en un chariot qu’on promène à la main devant les rainures contenant les lettres, et qui assemble ainsi les caractères. Une distributeuse, était prévue, qui utilisait des crans dans les caractères.

• Capehart A.S.

V. Goodson.

• Carpenter

Inventeur d’un « logotypeur ».

• Casolari

Vers 1860.
Le journal L’Imprimerie relate la présentation de la machine inventée par L. Casolari à Modène, qui a composé « cinq vers de Dante avec un commentaire savant en neuf secondes, par lignes de trente lettres ».

• Chaix

Vers 1844.
M. Napoléon Chaix, chef de l’imprimerie Paul Dupont et Cie, inventa vers 1844 une machine à composer qui « ne nécessite qu’un seul ouvrier, lequel peut composer, justifier, corriger et surveiller son travail, tout en produisant 5000 à 6000 lettres à l’heure ». La machine a l’aspect d’un piano à queue, laquelle serait verticale. Elle mesure 1,40 m de hauteur sur 1 m de largeur. Les touches du clavier sont de couleurs différentes pour différencier capitales, chiffres, ponctuations… La justification est manuelle. Pour la distribution, un « distributeur mécanique » est fourni, qui peut faire corps ou être indépendant de la composeuse. Il fait penser à une « casse sans fond », dans laquelle les lettres sont guidées vers les rainures de la machine à composer.
Réf. : M. Gouilloud, Essai historique sur les machines à composer, 1910.

• Clark (H.)

Un brevet est accordé en 1845 à l’Anglais Clark pour une machine à composer « électrotypique », d’après le principe du télégraphe électrique.

• Coptotype

1846.
Machine due à MM. Armengaud et Gallien. Les matrices des lettres, groupées sur un disque en comportant 240, étaient frappées sur une réglette de plomb. Quand cette « ligne-bloc » était terminée, une scie en détachait les différents caractères pour qu’ils se rangent dans le composteur

• Davis

1881.
L’Américain Robert H. Davis conçut l’un des systèmes les plus étranges (et farfelu !) pour assurer la distribution : les caractères étaient plongés dans un récipient rempli d’eau. On ajoutait un produit (non précisé) qui augmentait la densité du liquide, jusqu’à ce que les caractères les plus légers flottent à la surface du récipient. On « écumait » ces caractères pour les remettre en casse, et on ajoutait de nouveau du produit miracle pour faire flotter les caractères les plus légers suivants… Le système a bel et bien été breveté ! (US Patent 283762.) Cf. dans le même genre le procédé de Beniowski.

• Duoline

En 1905, M. Benoît, imprimeur à Saint-Marcellin (France), conçoit une machine dont « le caractère principal (…) est de fondre deux lignes à la fois et de pouvoir composer et fondre simultanément 120 lettres ». L’invention fait usage d’une bande perforée.
Nous n’avons pas d’autre écho au sujet de cette machine.
Réf. : P. Cuchet, Les machines à composer depuis leur origine, 1909.

• Codignola (Ernesto)

Vers 1885, cet Italien propose une « Compofonditrice ».

• Coulon (L.-P.)

Obtient un brevet en 1856 pour une machine analogue à celle de Soërensen.

• Dehoul

Prend à Paris le 27 octobre 1850 un brevet pour une « machine à composer, à justifier les caractères d’imprimerie et à faire épreuve immédiate ».

• Felt

Charles W. Felt, Américain, proposa en 1852 une machine qui, trop compliquée, resta au stade des essais. En 1868, il fit breveter un nouvel appareil à composer et à justifier. V. Lagerman.

• Flamm

M. Flamm, directeur de la fabrique d’aiguilles de Phlin (Meurthe), expose en 1867 une machine à composer et frapper des flans de clicherie.

• Forster (Benjamin)

Typographe londonien, il fut un des pionniers puisque c’est en 1816 qu’il proposa un système au Times, sans résultat pratique.

• Foucher frères et Mathieu

Les frères Foucher proposent en 1880 une machine en forme d’entonnoir animé d’un mouvement rotatif. Le clavier est remplacé par un manipulateur à cadran, analogue à celui du système Bréguet utilisé en télégraphie.

• Fowler (J.C.)

En 1894, il inventa une machine à fondre et composer les caractères mobiles. La fondeuse alimentait de façon automatique les magasins d’une machine à composer du type « piano à caractères ». La justification utilisait des espaces compressibles.

• Friese-Creene

Vers 1894.
M. Friese-Creene, qui s’intéressait à la phototypie, conçut un procédé, destiné particulièrement aux livres illustrés, décrit ainsi : « le compositeur […] s’installe devant un clavier […]. Il lit la copie et, en actionnant les touches, fait se dérouler des bandes sur lesquelles sont fixés par ordre les caractères typographiques de façon à présenter l’empreinte. Ligne par ligne elles se rangent horizontalement en face d’un objectif qui fonctionne automatiquement au fur et à mesure qu’une ligne est complète. Les images peuvent être reproduites de la même façon et semblables au texte dans leur partie technique. Le mode d’impression est celui de la phototypie. » La machine fut présentée lors d’une séance de la Royal Society de Londres.
M. Friese-Creene n’était pas né dans le bon siècle…
Réf. : Les Archives de l’imprimerie, 1897.

• Gallien

V. Coptotype.

• Garat

Obtient un brevet le 23 mars 1850 à Montmartre pour une « machine à composer et à décomposer ».

• Havard

Vers 1900. Sa machine est dotée d’un clavier à 149 touches, mais ne justifie pas et ne distribue pas. Plus tard un dispositif de distribution est ajouté, mais la machine n’eut pas de débouché.

• Gérotype

Vers 1840.
Le mécanicien Gaubert avait, dès 1826, imaginé une machine à distribuer.
La Gérotype, qu’il proposa vers 1840, opérait en même temps la composition et la distribution. Cette machine, sur le schéma classique magasin de caractères + clavier + composteur, nécessitait également une action des pieds pour actionner une pédale qui déplaçait le composteur. M. Mazure, capitaine d’artillerie, contribua à cette invention, qui fut présentée à l’Académie des Sciences et décrite par Séguier dans son Encyclopédie du dix-neuvième siècle.
Dans la partie consacrée à la distribution, on jetait les caractères pêle-mêle sur un plan incliné et mobile. Après un cheminement qui les retourne en tous sens, les caractères, munis de crans sur leurs faces et leur pied, sont conduits dans leurs canaux respectifs.
« [La Gerotype] resta ignorée et ruina son inventeur. »

• Heinemann

1877.
M. Heinemann, de nationalité allemande, présenta (sans la faire fonctionner), à l’Exposition caxtonienne de Londres, en 1877, une « casse à rainures », dont l’intérêt reste incertain, mais dont le prix était modique : 75 £.
Réf. : L’Imprimerie, juillet 1877.

• Lefas

Brevet pris à Rennes le 11 mars 1850 pour un « Pianotype ».

• Leroux

Cette machine, imaginée en 1820 et perfectionnée jusqu’en 1843, utilise des caractères de 1,2 cm de haut seulement, qui sont clichés puis refondus après le tirage. Pas d’utilisation réelle semble-t-il.

• Martin (W.)

William Martin prit en Angleterre un brevet, dès 1849, pour une machine à composer utilisant une bande perforée. Il est donc certainement le pionnier dans cette voie, avant Mackie.

• More

G.J. More, de Virginie occidentale, annonce en 1878 une machine à composer dont il précise simplement qu’elle révolutionnera l’imprimerie…

• Muller

Vers 1877.
Présentée à l’Exposition caxtonienne de Londres en 1877, cette machine, due à l’Allemand M.L. Müller, du type « piano à caractères », était présentée sous forme de prototype, sans appareil distributeur. Le clavier comporte 192 touches (tous les signes, plus quelques logotypes). De construction simple, cette machine était proposée pour 6 562 £ (mais un modèle simplifié, à 90 touches, était prévu pour 3 937 £).
Réf. : L’Imprimerie, juillet 1877. La Typologie-Tucker, mars 1878.

• Platrotype

Cette machine, annoncée en 1896 par un journal de Berlin, emploie une bande de papier perforé par une machine à écrire, et assure composition, distribution et justification sans aucun ouvrier…

• POLYTYPES / Logotypes

Système de M. Noizette.
Il ne s’agit pas d’une machine à composer à proprement parler, mais d’une tentative pour accélérer la cadence de la composition manuelle.
Différentes tentatives dans ce sens avaient déjà été proposées, par Walker au Times, lord Stanhope ensuite, par le fondeur Marcellin Legrand également. Le vicomte de Calonne proposa un coffre des rainures, dans lesquelles les « logotypes » étaient disposés, mais les 1 200 signes composés qu’il prévoyait demandaient un effort de mémoire soutenu…
M. Noizette s’arrêta, lui, à 480 signes qui, classés alphabétiquement et verticalement en avant de la casse, simplifient le procédé.
La distribution de ces polytypes, plus compliquée qu’avec des caractères normaux, était un des inconvénients du système.
Les recherches autour des logotypes ont perduré longtemps, puisqu’en 1924 Sergiy Baltik1 prend encore un brevet les concernant.
Réf.: Bulletin de l’imprimerie et de la librairie, 1885.

• POrTER

1882.
F.J. Porter, de Blackpool (Angleterre), conçut un « appareil de composition », composé de rigoles, inclinées à 45 degrés et contenant les caractères. Assis devant l’appareil, le typographe, à l’aide d’une pédale, faisait s’élever des cinq sixièmes de sa longueur les caractères inférieurs de chaque rigole ; il pouvait alors les saisir facilement pour les assembler, de façon classique, dans son composteur. Les capitales et signes peu fréquents étaient regroupés dans une casse auxiliaire, ainsi que les espaces de justification.
On voit qu’il s’agit là non d’une machine à proprement parler, mais d’une tentative pour améliorer le système de la casse. Cependant, même si la vitesse de composition se trouvait certainement accélérée par l’utilisation de cet appareil, le temps passé à remplir les rigoles faisait perdre cet avantage.
« La machine Porter […] est d’une simplicité remarquable; son mécanisme consiste uniquement en un appareil qui permet à l’ouvrier de lever, selon la mesure de son habileté, deux ou trois fois plus de lettres qu’il ne pourrait autrement le faire […]. La machine […] est déjà installée dans les vastes ateliers de MM. Clay fils et Taylor, Queen Victoria Street, où elle fonctionne à la satisfaction générale […] »
Réf. : La Typologie-Tucker, 1882 ; A. Seyl, 1966.

• Post (Alfred), Klarwasser (Arnold), Willner (Isidor) et Markus (Philipp)

Ces inventeurs allemands, vers 1900, conçoivent une machine où les magasins à caractères sont groupés en demi-cercle autour du composteur. Justification et distribution sont manuelles.

• PRASCH

1879.
Ignace Prasch, ingénieur viennois, conçut une machine où, à l’imitation du système Kastenbein, les caractères, prélevés dans des tubes verticaux, sont à l’appel des touches poussés par un « stylet d’expulsion » vers un canal collecteur. La machine n’assure pas la justification.
Cette machine ne semble pas avoir été installée dans un quelconque atelier.
Réf. : L’Imprimerie, 1879.

• Richards

A. Richards, en 1875, fait construire une composeuse et une machine à distribuer (proche de celle d’Alden).

• Sweet

Cet Américain prend en 1866 un brevet similaire à celui de Flamm.

• Tachytypographe

Vers 1899. le docteur Amédée Pâris, de Saint-Séverin (Charente, France), qui publiait à Angoulême le journal Médecin de campagne, inventa cette machine, dénommée également « Tachytype ». Il voulait ainsi « relever le typographe de sa position pénible sur la casse ». Le mécanisme de cette invention n’est pas détaillé davantage… (P. Cuchet, 1909.)
Le nom de Tachytype fut aussi utilisé par l’Américain Frank A. Johnson (pour deux machines différentes).

• TERMO-VELO-TYPE

Le Bulletin de l’imprimerie et de la librairie, en sept. 1884, cite un « confrère anglais » qui annonce, « à Paris, une solution nouvelle [au problème de la composition mécanique]. Il s’agirait d’une machine dite termo-velo-type, qui produirait 6 000 lettres par heure (distribution comprise) et coûterait seulement 8 sh. 5 c. par jour. »

• Terrell (Elah)

Sa machine emploie des caractères mobiles en forme d’L (États-Unis).

• Timiriazeff (Dimitri)

Machine inventée en Russie, vers 1872. 

• Treadwill

Mécanicien américain. Un des premiers inventeurs (vers 1819).

• TREMBLOT-LACROIX

1826.
Date du brevet pris à Paris pour un Compositeur typographique. Pas de clavier dans cette machine : on déplace une aiguille sur un chariot devant les 160 rainures contenant les caractères. En appuyant sur l’aiguille, on fait tomber une lettre du canal correspondant. V. Heinemann, Brackelsberg. Un système équivalent sera repris (bien plus tard, en 1958…) sur la Diatype de Berthold.

• Turbelin

Cet ancien ouvrier typographe, vers 1885, propose une machine (Néo-typo) dans laquelle les caractères, de 4 cm de haut, sont en acier et pourvus d’un trou. La ligne est justifiée par des espaces en acier entourant de petits blocs de caoutchouc, puis clichée sur un carton. Machine présentée à Paris à l’Exposition de 1889.

• Typomatrix Sears

En 1889, cette machine fonctionne avec des poinçons qui s’enfoncent dans un morceau de bois, pour produire ensuite une ligne-bloc.

• William et Martin

Ils proposent en 1852 une machine plusieurs fois modifiée, agrandie et perfectionnée, sans résultat pratique.

• WINDER

1882.
M. Winder, de Boston, qui semble avoir déjà imaginé une machine du modèle Lagerman, propose en 1882 une machine plus classique, inspirée des machines Mackie et Wicks, avec clavier (136 touches), réservoir tubulaire, ruban sans fin pour le transport des lettres. Les lettres les plus employées sont répétées pour faciliter les combinaisons de mots ou de syllabes les plus fréquentes. La distribution n’est pas évoquée dans la description de l’appareil.
Une machine aurait fonctionné dans une imprimerie de Manchester.
Réf. : L’Imprimerie, 1882.

  1. Sergei Baltik, directeur de la Bourse nationale des travailleurs de Sarajevo, a donné à son invention le nom de « Konvokal ». Chaque consonne du nom est fondue avec cinq voyelles, ce qui conduit à une casse de 242 compartiments. ↩︎