Expo 1900

Exposition universelle de 1900, Paris

Aucun doute, en 1900 l’Exposition universelle consacre la Linotype. Les commentaires élogieux sont partout. Par exemple1 : « Parmi les nombreuses et merveilleuses expositions de cette classe, celle qui a laissé l’impression la plus profonde est sans doute la machine à composer Linotype. L’Engineering Journal la considère comme la machine la plus remarquable du siècle. Elle est le résultat d’environ douze années d’expériences et d’inventions continues, et d’une somme d’argent approchant presque le million de livres sterling. Elle marque la première et la seule rupture réussie avec les formes de caractères mobiles établies de longue date et les méthodes primitives de composition à la main. C’est la seule machine qui soit utilisée avec succès dans un nombre considérable d’imprimeries, et la seule qui ait résisté efficacement à l’épreuve du temps. »

Pour l’édition parisienne du New York Times2, 5 Linotypes fonctionnaient. Dans la section anglaise, on pouvait voir 2 Linotypes pour la composition du Daily Graphic ; enfin, dans la section française, 2 autres machines composaient le quotidien parisien Le Soleil.

Stand de l’hebdomadaire anglais The Graphic. Une linotype apparaît à gauche de l’image. (Lithogr. de Paul Destez, coll. privée.)

Côté américain toujours, on pouvait trouver la machine à justifier Des Jardins, qui se vantait de pouvoir opérer aussi rapidement que le plus rapide des opérateurs sur une machine à composer, et avec un résultat plus précis que celui réalisé manuellement. La commercialisation était annoncée comme imminente.

Un des stands de la typographie américaine à l’Exposition de 1900 (Inland Printer, octobre 1900)
La machine Thorne (Simplex) (Inland Printer, octobre 1900)

La machine Thorne (Simplex) en démonstration attirait toujours une foule de curieux au stand des États-Unis.

La Typograph n’était pas présentée, mais on pouvait voir la Monoline (au stand de l’Angleterre). Et la Monotype était en démonstration, à l’Esplanade des Invalides, et reçut d’ailleurs une médaille d’or, bien que les visiteurs professionnels l’aient jugée peu fiable au vu de divers incidents de fonctionnement3.

Le jury parisien, devant les différentes machines présentées, se prononça en faveur de la Monoline (fabriquée par la Canadian Composing Company, à Montréal), sur les critères de la conception, de la construction et de la souplesse d’utilisation.

Le journal L’Imprimerie mentionne que la machine Johnson est arrivée trop tard pour figurer à l’Exposition, mais qu’elle « est visible 1, rue Saint-Georges », et lui trouve beaucoup de qualités, par sa simplicité et le faible encombrement qu’elle nécessite.

  1. The Paris Exposition of 1900, par James P. Boyd, Philadelphie, 1900. ↩︎
  2. Dans le bâtiment des Publishers, sur l’esplanade des Invalides. ↩︎
  3. Rappelons que la Monotype n’était arrivée que trois ans plus tôt en Angleterre, avec le modèle « Limited font ». Le clavier que nous connaissons, « modèle D », ne sera proposé qu’en 1908. Voir plus détails sur la page consacrée à Tolbert Lanston. ↩︎