Pantotype

Pantotype

1910.

C’est en Belgique, à Bruxelles, que René Dacheux construisit ce qui fut peut-être le dernier essai de composition mécanique à caractères mobiles. Cette machine, plutôt massive (elle pèse plus d’une tonne), pouvait composer, justifier, distribuer, avec un seul opérateur.

Elle comportait 100 canaux-magasins à caractères disposés à l’arrière, contenant chacun entre 200 et 250 lettres, avec des crans devant et derrière pour permettre la distribution.

La composeuse Pantotype (1910)

Le clavier, à 104 touches, commandait l’assemblage des caractères sur une courroie de caoutchouc. La justification s’effectuait par compression des demi-cadratins, en étain, placés à chaque frappe de la touche d’espacement. Ces espaces, bien sûr, ne pouvaient resservir… En 1912, ces espaces furent remplacées par par des pièces en acier, compressibles, qui pouvaient être réutilisées1. La distribution occupe le haut de la machine. Chaque lettre était conduite vers le haut de son canal, où des « toucheurs », en fonction de leurs encoches, les guidaient.

Les inventeurs de la Pantotype ne se découragèrent pas après l’échec de leur machine, et conçurent une autre machine, sur le principe de la monotype, dont l’aboutissement fut sans doute compromis par la guerre.

Réf. : A. Seyl, 1966.
Inland Printer, août 1910.

  1. Le brevet correspondant explique : « Cette espace comprend deux parois prismatiques reliées par des pièces qui glissent à frottement dur dans les ouvertures des parois, afin d’opposer une résistance à la compression exercée pour obtenir la justification. » Ce n’est pas très clair… et montre que le processus de justification a souvent été une pierre d’achoppement pour les machines à composer. Le système des espaces compressibles, déjà utilisé (par exemple sur les machines Cox), n’a jamais vraiment donné satisfaction. ↩︎