Kliegl

Kliegl ou Kiegler

Vers 1840.

Jozsef Kliegl (1795-1870), fertile inventeur hongrois (auteur entre autres d’une calculatrice, d’un bateau submersible, d’un train monorail…), mit au point, à Pozsony (aujourd’hui Bratislava), en 1833, une machine à composer et à distribuer, qui ne fut pas terminée mais donna probablement des idées à bien d’autres inventeurs. J. Kliegl breveta, vers 1860, une autre machine pour estamper des planches matrices. Ses diverses inventions ne purent assurer sa subsistance, et il fut contraint de donner des leçons de piano, puis finit sa vie dans une extrême pauvreté.

Kliegl fabriqua également une machine à distribuer et, améliorant constamment ses machines, il les exposa dans la ville de Bratislava lors de la Diète de 1839-18401.

Le journal La Presse publia en 1840 un article exposant l’invention de M. Kiegler, inspirée, comme beaucoup d’appareils à cette époque, par le piano :

« Hongrie. Pesth, 30 juin. – Un habitant de notre ville, M. de Kiegler, vient d’inventer une machine destinée à opérer une révolution complète dans l’art typographique, et qui […] rendra inutile le procédé stéréotypique. Cette invention, aussi ingénieuse que simple, se compose d’une double machine, dont l’une des parties sert à composer et l’autre à décomposer les caractères. La première […] est divisée en autant de cases qu’il y a de lettres et autres signes nécessaires […]. A chaque case correspond une touche, par la simple pression de laquelle les caractères sortent de leurs cases […]. Quand la mise en page a servi assez longtemps et que l’on veut la décomposer, on tourne un cylindre qui y est adapté […], et les caractères rentrent dans leurs cases respectives […]. L’inventeur croit sa machine susceptible de beaucoup d’améliorations […]. L’ambassadeur russe à Vienne, ayant pris connaissance de cette invention, en a commandé immédiatement un exemplaire au nom de l’empereur Nicolas, destiné à la composition de la langue russe. »

Par sa date, cette invention prend place juste après celle du Dr Church.

Réf. : Les Archives de l’imprimerie, 1900.
L’Intermédiaire des imprimeurs, 1900.
Voir la page Wikipédia sur
József Kliegl et le site de la Bibliothèque électronique hongroise.

  1. La description des machines de Kliegl dans un numéro du Vaterlandischer Pilger de l’époque est enthousiaste : « La grandeur de cette invention hongroise a été unanimement reconnue par le comité formé à Pest pour soutenir Kliegl, et l’inventeur a été chargé d’achever la machine à distribuer en premier lieu. […]. La machine, qui n’a besoin d’aucune énergie humaine et qui fonctionne comme une horloge jour et nuit, continuera à fonctionner toute seule […] la composeuse, comme le piano, est équipée d’un clavier. C’est sur ce clavier que le typographe joue. Au-dessus de ce clavier se trouve un mécanisme astucieux et vraiment admirable, qui rend la composition aussi rapide que la parole. Ce n’est pas une exagération. […] L’inventeur espère réaliser les deux machines dans les plus brefs délais. Tout d’abord, il construit celles pour la langue hongroise. Vient ensuite celle pour l’allemand. Chaque langue nécessite des modifications structurelles mineures de la machine. On a déjà demandé à l’inventeur de concevoir une machine pour la composition en langue russe, et il le fera. » ↩︎