Empire
1876.
La première mention remonte à 1857, date à laquelle W.H. Houston, son inventeur, prend un brevet, pour le revendre ensuite à MM. Gray et Green, propriétaires de la plus grande imprimerie de New York.
C.W. Dickinson fut chargé d’y apporter les améliorations nécessaires. En 1872, la machine est pourvue d’un clavier.
C’est en 1876, après d’autres améliorations, que la « machine à composer Green » est mise en service (une douzaine sont en activité dans les ateliers Gray & Green). Mais les dépenses engagées pour cette machine ont été telles qu’elles provoquent la faillite de la maison… Ateliers et matériels reviennent au principal créancier, le propriétaire de l’immeuble : M. Burr, fabricant de chapeaux… Il redonne un essor à l’imprimerie et prend un brevet pour la « machine à composer Burr ». En 1890, cinq ans après la mort de M. Burr, brevet et licences sont vendus à Henry Trush, qui rebaptise la machine : elle devient l’« Empire ». 175 exemplaires auraient été vendus jusqu’en 1904, date à laquelle l’Empire Machine Corporation devient la propriété de la Mergenthaler Linotype Company.
L’Empire est constituée de 2 machines.
La première, dite « machine à composer », dont la silhouette rappelle celle de l’orgue, est actionnée par 2 ouvriers, l’un composant, l’autre justifiant. La machine utilise des caractères portant 2 crans (utilisés pour la distribution), qui sont appelés à partir du clavier pour être transférés vers le dispositif de justification.
Le « distributeur » de l’Empire assure le traitement de 12 000 lettres à l’heure. Les caractères sont placés sur un plateau; ceux qui n’ont pas de cran (donc ne provenant pas de la composeuse) sont regroupés dans un réservoir au bout de l’appareil, les autres sont classés en fonction de leurs crans (d’un quart de millimètre de profondeur, pour ne pas fragiliser les caractères, « comme cela arrive avec la Thorne »)…
Un des principaux perfectionnements apportés fut, en 1894, une machine à justifier conçue par Frank McClintock’s (US brevet 693 145), dans laquelle des espaces provisoires, en forme de coins, descendaient entre les mots en les forçant les mots à s’écarter jusqu’à la mesure voulue. La mesure de la partie descendante indiquait au mécanisme la valeur de l’espace nécessaire, et la machine retiraient les coins provisoires pour les remplacer par des espaces classiques de la valeur qui venait d’être établi. En somme, une reprise de l’idée des espaces de la Linotype, adaptée à la composition en caractères mobiles.
Quand la Mergenthaler Linotype Compagny racheta, en 1904, l’Empire Company (et arrêta bien sûr sa production), 175 machines avaient été vendues.
Réf. : La Typologie-Tucker, 15 avril 1896.
Inland Printer, décembre 1902.