Wicks

Wicks

1879.

La machine à composer Wicks est une de celles qui eut un certain succès, sans doute lié à sa simplicité de construction (pas de cames, de ressorts, de pinces).

Frederick Wicks était propriétaire du Glasgow News, c’est donc un des rares cas où quelqu’un de la profession s’aventura à une invention dans le domaine de la composition. Il apporta un soin particulier à l’agencement du clavier, en disposant les touches de façon qu’on puisse d’une frappe saisir 2 lettres, par exemple la virgule et l’espace côte à côte, en regroupant les lettres les plus utilisées sous la main de l’opérateur, et en affectant à certaines touches des combinaisons de lettres usuelles (en anglais, the, and, ing, etc.).

Clavier de la composeuse Wicks
Machine à composer Wicks

Les tubes en diagonale sont des rainures en fonte contenant les caractères. La ligne BC figure le canal par lesquels ils descendent en sortant des rainures. Ils arrivent (en G) à une petite roue octogonale pour être redressées et enfin au receveur H. Lorsque le receveur H est plein, il est enlevé et placé sur une table séparée où les lignes sont justifiées manuellement par un aide (la casse contient les espaces nécessaires, ainsi que quelques lettres pour les corrections courantes).

Table à justifier Wicks

La composeuse Wicks continua à être améliorée et une batterie de machines fut installée au Morning Post en 1905 (avant d’être détrônées par les linotypes en 1910), elles étaient associées à des fondeuses Wicks pour éviter la distribution.

Composeuse Wicks reliée au système de justification Stringer

Frederick Wicks conçut également une fondeuse de caractères, ce qui explique que sa composeuse n’était pas associée à une machine à distribuer. Sa fondeuse, la « Wicks Rotary Typecaster », était réputée pour sa rapidité (elle pouvait en deux heures fondre assez de caractères pour alimenter une machine à composer pendant une journée). Une roue comportant 100 matrices et moules tourne en présentant successivement chacune des matrices devant le nez du creuset contenant l’alliage en fusion. La roue est refroidie par une circulation d’eau. Les caractères sortent complètement finis, éventuellement crantés s’ils sont destinés à une machine (par exemple celle de Dow) où la distribution nécessite ces crans.

Les fondeuses de F. Wicks n’étaient pas vendues, seuls les caractères l’étaient. Après quelques années de fonctionnement en Angleterre, des fondeuses Wicks ont été installées à New York où une société fut établie pour fondre et vendre des caractères.

La fondeuse Wicks

Réf. : L’Imprimerie, août 1880.
Inland Printer, février 1902, avril 1903.
Legros et Grant, 1916.

Richard E. Huss, 1973.