Tschulik

Tschulik

1846

Le Tchèque Ludwig E. Tschulik1 avait déjà inventé une machine à écrire en 1836. En 1844, il imagina un système de composition qu’il soumit au directeur de l’Imprimerie nationale de Vienne (Autriche). Ce dernier s’intéressa à l’invention, mais conseilla à Tschulik d’apprendre les bases du métier de typographe, et le fit entrer dans son établissement. Au bout d’un an et demi, avec l’aide d’un mécanicien renommé de Vienne, F.-D. Wurm, Tschulik parvint à construire sa machine. Le clavier comportait 120 touches, disposées sur le modèle d’une casse typographique. Le système nécessitait plusieurs personnes, pour assurer la justification et la distribution, ce qui conduisit Tschulik à imaginer une machine à distribuer, très simple semble-t-il, à clavier elle aussi.

La machine à composer de Tschulik

A l’arrière de la machine on voit le magasin semi-cylindrique des caractères, devant lequel une courroie recevait les lettres. A gauche la galée de réception, et à droite une roue avec un tambour et une manivelle, sans doute un mécanisme contenant un ressort qu’on remontait pour actionner l’ensemble.

En 1847, l’inventeur partit pour New York pour y présenter sa machine. Il s’arrêta en chemin à Leipzig, où il présenta son invention mais où, au cours des journées d’émeute de mars 1848, ses machines furent détruites2.

L’Imprimerie impériale de Vienne vers 1860. Au premier plan, les machines à composer de L.E. Tschulik

Réf. : Inland Printer, août 1938.
A. Seyl,
Histoire illustrée des machines à composer, 1966.
Otto Höhne, Geschichte der Setzmaschinen, 1925.

  1. Il est né en 1814 à Voitsdorf, en Bohême, qui faisait partie alors de l’empire austro-hongrois. ↩︎
  2. « Le professeur Höfels, dans une lettre à un ami, donne notamment ces détails : “Les dessins et modèles du célèbre mécanicien viennois Wurm ont été détruits et brûlés, y compris une machine à composer complète, le plus grand chef-d’œuvre de la mécanique !” » (O. Höhne.) ↩︎