1905.
L’ingénieur tchèque Franz Schimmel conçut successivement deux machines, la première fondant des lignes-blocs et la seconde des caractères.
Lignes-blocs
Dans cette machine, une grande roue, au cœur du mécanisme, portait 4 collecteurs, qui permettaient d’assurer simultanément la composition : pendant qu’une ligne se composait, une autre était justifiée, la pénultième était fondue et les matrices de l’antépénultième se distribuaient. Le clavier comportait 100 touches, disposées en 8 rangées. La justification était assurée par des espaces compressibles.
Les matrices étaient disposées autour de disques portant gravés dix caractères, chaque disque regroupant des lettres de même chasse.
La Rototype fut d’abord construite à Chemnitz, en Saxe. Plus tard, la firme Alauzet et Cie (constructeur de presses) en reprit la fabrication à Montrouge. La machine, présentée à l’Exposition nationale de l’industrie du livre en 1908, présentait cependant divers défauts, et l’inventeur continua à apporter des améliorations, alors que l’atelier de fabrication avait été transféré à Nancy.
Caractères mobiles
Vers 1909, Franz Schimmel propose une nouvelle machine, sous le même nom de Rototype. Cette fois il s’agit de fondre des caractères, comme la Monotype, mais en rassemblant sur la même machine la composition et la fonte.
Les matrices sont gravées dans les pans d’un anneau octogonal. Ces anneaux enfilés sur un axe forment un bloc comportant 104 signes. Le magasin contient 4 blocs, soit 416 signes.
Chaque touche du clavier soulève des cliquets qui font tourner le porte-matrices et le déplacent latéralement pour présenter la lettre voulue en face du moule.
Après la fonte la lettre rabotée et crantée est éjectée vers une galée.
La machine était censée produire 5 000 lettres à l’heure, du corps 5 au corps 14, sur une justification de 8 à 40 cicéros. Mais le processus devait être plus lent, car à chaque touche frappée succédaient trois opérations : présentation de la matrice devant le moule, fonte, éjection du caractère. Par ailleurs la justification ne semble pas avoir été traitée entièrement, et nécessitait une insertion manuelle des espaces calculées par le système.
Cette machine, construite en France, arrivait de toute façon trop tard face à la Monotype, et n’eut pas de débouché commercial.
Réf. : Antoine Seyl, Histoire illustrée des machines à composer, Bruxelles, 1966.
Georges Degaast et Georges Frot, Les Industries graphiques, Paris, 1934.